Communiqué du MAN
:
"Le MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente) condamne fermement
l’attitude des États-Unis et d’Israël contre les revendications légitimes des palestiniens. Il
appelle à des rassemblements pacifiques chaque fois que possible, en lien avec les organisations de
défense des droits des Palestiniens. Il apporte son soutien aux associations israéliennes et
palestiniennes qui œuvrent au rapprochement des peuples et à une solution politique du conflit.
Photo : vieille ville de
Jérusalem
Piétiner les droits des peuples, faire comme si le droit
international n’existait que lorsqu’il nous avantage directement, n’a jamais amené ni la paix, ni
la justice, pas plus que le respect des droits humains. Au contraire, ce mépris constant attise les
haines et favorise le terrorisme comme mode d’expression, de revanche et de reconquête d’une
identité et d’une fierté perdue ou idéalisée.
Le président Macron a voulu maintenir
l’invitation du premier ministre israélien le 10 décembre à Paris. Cette réception officielle
pouvait être perçue comme un soutien à la politique sioniste du « Grand Israël » menée par Benyamin
Netanyahou avec le soutien des États-Unis. Nous saluons le rappel de la position française de «
désapprobation » de la déclaration du président états-uniens, ainsi que la demande exprimée auprès
du premier ministre israélien, l’incitant à « des gestes courageux envers les Palestiniens »,
notamment « le gel de la colonisation ». Son rappel du droit international par l'établissement de
deux États vivant côte à côte et sur la nécessité de passer par la négociation est tout à l'honneur
du Président Macron. Mais nous ne pouvons cependant pas accepter qu’il condamne les attaques contre
Israël sans parler des agressions incessantes et quotidiennes contre les Palestiniens et leurs
territoires. Il serait plus juste et plus fort de reconnaître officiellement l’État palestinien,
comme l'ont déjà fait la Suède, l'Espagne ou la Belgique.
En 1947, l’ONU a adopté un plan
de partage de la Palestine, octroyant une partie du territoire à l’État d’Israël et le reste aux
Palestiniens et donnant à la ville de Jérusalem et à ses environs un statut spécial, la plaçant
sous régime international spécial géré par les Nations Unies (résolution 181 (II)).
Cette
décision permettait notamment la reconnaissance de l’accès des trois principales religions
monothéistes aux lieux saints. La ville ne pouvait être revendiquée par aucun peuple et aucune
religion. Tel Aviv est la capitale officielle d’Israël – et abrite de ce fait les ambassades
étrangères.
Israël a annexé en 1980 Jérusalem-Est, au mépris du droit international. Cette
occupation n’a jamais à ce jour été reconnue par la communauté internationale.
Toujours au
mépris des résolutions de l’ONU (plus de trente résolutions non appliquées par l’État hébreu),
Israël vole et colonise sans cesse des portions importantes de territoires palestiniens, y imposant
un régime d’apartheid, d’humiliations quotidiennes et de brutalités, n’hésitant pas à assassiner, à
emprisonner et torturer des enfants de douze ans et à maintenir en détention arbitraire tout
opposant à cette politique d'annexion.
Alors que le Hamas et l’Autorité palestinienne
opéraient un rapprochement permettant d’espérer une unité propice à un règlement politique du
conflit israélo-palestinien, Donald Trump attise le conflit en officialisant le 6 décembre le
déménagement de son ambassade à Jérusalem, reconnaissant par-là l'annexion militaire de la ville
par l’État hébreu. Puis, jugeant cette initiative insuffisante, il célèbre dans la foulée Hanouka
aux États Unis avec une semaine d’avance. Fort de cet appui aussi marqué que cynique et
irresponsable, Israël déploie encore une fois la force de son armée contre les citoyens
palestiniens qui protestent en plusieurs points des territoires occupés, à Gaza et en Cisjordanie."
L’équipe d’animation du MAN